Le complexe de Peter Pan

Bonjour les Piplettes!

Aujourd'hui je m'interroge...Sur mon incapacité à grandir...Comme Peter Pan!

Dans ma vie, même si j'ai eu quelques petites bosses, je dois bien admettre que j'ai été plutôt épargnée. Je dirais même que j'ai globalement de la chance.

 

Pour mon boulot j'ai eu de la chance. Après x milliers de refus ou non réponse, j'ai envoyé une candidature spontanée là où je suis sur les conseils avisés de ma maman.

Et justement ils cherchaient quelqu'un et j'ai été prise.

 

Pour mon appart, pas facile de s'y retrouver dans la jungle des annonces. Mais étant encore chez mes parents, j'avais le temps de choisir, de fouiner, bref de trouver la perle.

Mais ça s'est fait très vite. Après 2 visites très décevantes, j'ai repéré une annonce tout près du boulot, mais il fallait payer pour voir les détails de l'annonce. Et si celle-ci n'aboutissait pas ils me promettaient de me fournir d'autres annonces dans le même genre pendant 3 mois.

 

J'ai récupéré les coordonnées de la proprio, j'appelle, elle faisait les visites la semaine suivante.

Je suis allée visiter avec mon papa pour qu'il me conseille au cas où. Appart plutôt pas mal pour une célibataire. 2 pièces, une baignoire (bon ok, petite, mais quand même, une baignoire et un cheminée c'est mon rêve quoiii!!), à moins de 10 minutes à pieds de mon boulot!

C'est lui que je veux!!!!! Et bien je l'ai eu :)

 

Bref, des exemples comme ça, si j'y pense bien j'en ai quelques uns. Des petits malheurs qui se sont finalement révélés être  une chance aussi...

 

Je ne vais pas m'en plaindre bien au contraire!

 

Côté responsabilité, je m'en sors bien...Je ne suis responsable que de moi même. Pas d'enfant, c'est un choix, ça toujours été mon choix.

 

Oui mais voilà...Au final, je me rends compte que je n'ai pas vraiment grandit...J'ai un travail, un appartement, une voiture, je gère mes factures et mon budget (enfin...tant bien que mal), je gère mon emploi du temps... Vue de l'extérieur je ressemble à une adulte.

 

Mais je m'aperçois ces derniers temps que devant les situations difficiles, je me comporte encore comme une enfant...Panique, déni, caprice, colère ou exagération...Bref, je ne sais pas gérer les vrais coups durs de la vie comme une adulte devrait savoir le faire. Quand ça touche les autres pas de problème...Je sais rester la tête froide et être efficace.

 

Quand ça me touche personnellement...Ce n'est plus du tout pareil.

 

L'exemple le plus flagrant qui m'a amené à ce constat c'est la mort de MissMymy...

Que j'en sois encore affectée après seulement 3 mois c'est plutôt normal. Ce qui l'est beaucoup moins ce sont mes réactions par moment...

Quand l'émotion me submerge je commence évidemment par être triste, ça d'accord...Je me mets à pleurer, et là, ça déborde...Les premiers mots qui me viennent à l'esprit dans ces cas là sont: "je veux qu'on me la rende"! ...Evidemment que je sais que c'est impossible, mais c'est mon seul souhait à ce moment là. Et c'est typiquement la réaction d'une sale gosse. J'veux! Notez que ça marche aussi avec "J'veux pas!"
 

 

Viennent ensuite les "Et puis pourquoi elle?", "Et puis pourquoi si tôt", "Et puis...", Et "pis c'est pas juste d'abord"! Là encore, avec du recul, je vois une enfant boudeuse, limite capricieuse, croisant les bras, tapant du pied, sourcils froncés...

 

Et pour finir, rien ne va plus, j'suis grosse, j'suis moche, j'suis bête, les gens sont cons, la vie est trop difficile, ce serait bien plus simple d'être morte! Là on passe au niveau supérieur, on tombe dans l'adolescence et son refus en bloc de tout...Et de rien! Mais c'est bien plus glorieux...

 

Autre exemple, beaucoup moins grave. Ma voiture est tombée en rade pendant qu'on était en vacances à 800km de la maison !...Même si je l'ai tourné à la dérision après, autant vous dire que sur le moment je ne rigolais pas du tout mais alors pas du tout. Panique à bord...Mais comment on va faire? Mais les vacances vont être gâchées? Et comment on va rentrer? Mais faut en retrouver une tout de suite! Là! Maintenant!

Heureusement Zamoureu était là. Lui il a la tête sur les épaules. Et il m'a fait redescendre à un degré normal d'inquiétude pour qu'on puisse réfléchir et ne pas me faire saigner par les concessionnaires prêt à tout me vendre...Et en fait la solution était simple! L'assurance! Elle pouvait me prêter une voiture une semaine...bon ça amputait nos vacances mais on en profitait quand même encore un peu. En plus de ça, là encore j'ai eu de la chance. Les gentils propriétaires du gîte, nous on aider à en trouver une autre. On a fait une bonne affaire qu'on n'aurait jamais fait en région parisienne et on est finalement restés les 2 semaines prévues!

 

Un p'tit dernier pour la route. Petite ballade à vélo entre amis à Center Parc. Zamoureu file à toute allure, glisse sur le platelage en bois humide et se cogne méchamment par terre la tête...Il se relève, en sang! L'hystérie m'a gagné. J'ai hurlé, et puis je me suis mise à l'engueuler toute en chialant comme une madeleine, alors que c'est lui qui est tombé et qu'il a du suffisamment se faire une belle frayeur, pas besoin d'une attardée qui lui crie dessus! Je pense que mon cri hante encore mes amis :P

 

Capacité d'adaptation et de résilience = Zéro!!!

 

Bref, hier c'était le gros coup de cafard, et ça l'est encore d'ailleurs...Et dans ces cas là, bien sûr je rumine. Et puis ce matin, j'en suis venue à cette amère conclusion...Je n'arrive pas à grandir. Bien entendu ça m'a fait pleuré de plus belle, parce que je n'en suis pas vraiment fière.

 

Cette phase où l'on accepte les choses, même si elles sont difficiles à avaler. Cette phase où l'on sait se contenir, réfléchir, prendre du recul sur les choses, je ne l'ai pas franchie.

 

Je n'ai jamais vraiment eu besoin de m'y confronter jusque là.

 

Zamoureu a bien essayé de me prévenir, que sans pour autant attendre les choses il faut s'y préparer et accepter que ça arrive...On parlait évidemment de la mort d'un proche. Jusqu'ici je lui disais que je sais que les choses arriveront, mais que je n'ai pas besoin de me polluer la tête ni le coeur avec ça, mais que ce n'est pour autant que je n'en suis pas consciente. Bah aujourd'hui je me rend compte que je me mentais à moi même. Je le sais, oui ça d'accord, je ne suis pas autant dans le déni. Mais je ne veux pas l'entendre, je ne veux pas m'y préparer et encore moins l'accepter.

Mes parents, ma soeur, mes nièces, Zamoureu, mes amis et mes animaux sont éternels et me survivront. 

Je n'ose même pas imaginer ma vie sans eux.

La mort de Gahia m'a montré que non, pas forcément, on ne choisit pas, ça arrive sans prévenir, comme ça n'importe quand, et que même si je suis plutôt chanceuse, cela fait parti du courant normal de la vie.

 

Bien sûr, ça doit vous paraitre idiot à vous qui êtes déjà passer dans l'âge adulte depuis longtemps, d'autant plus vite que vous avez eu des enfants et des responsabilités...

 

Mais là, je ne sais pas comment faire pour grandir. Je sais qu'il va me falloir passer un cap, me confronter à des choses que je ne veux pas voir dans mon monde merveilleux des Bisounours...

Mais par où commencer? Comment m'y prendre...Je n'en ai pas la moindre petite idée...